La politique remplit toujours son agenda.  Mais le Papa du Premier Ministre aime aussi se ressourcer sur les greens du club d’Avernas, dont il est le dynamique Président.

Par Miguel Tasso – Paris Match (24/05/2017)

Louis Michel reconnaît qu’il n’avait jamais été attiré par les greens. « A mes yeux, le golf était réservé à une sorte d’élite. J’avais même du mal à le considérer comme un véritable sport. Mais aujourd’hui, je suis devenu un vrai passionné. Quelque part, le golf a changé ma vie. C’est à la fois un sport et une philosophie. »

C’est son épouse Martine qui, voici une dizaine d’années, l’a incité à s’adonner aux joies du swing dans le club d’Avernas, situé tout près de la résidence familiale de Jodoigne. « Elle jouait déjà depuis deux ou trois ans. Je l’ai suivie sans grand enthousiasme. Et, curieusement, j’ai craqué. Mon agenda professionnel me laisse peu de liberté, mais j’adore me vider l’esprit au grand air sur un parcours. C’est l’un des rares moments où je laisse mon GSM sur vibreur et où je déconnecte. »

Il admet que, faute d’entraînement régulier, ses progrès sont assez lents. Son handicap tourne autour de 30. « Les gens n’imaginent pas la difficulté de ce sport ! Les vérités d’un jour ne sont jamais celles du lendemain. Lorsqu’on réussit un coup, on croit le déclic enfin arrivé. Et, patatras, on rate aussitôt le suivant ! C’est très frustrant. Mais tellement passionnant. Et puis, quel régal de se promener dans la nature et le silence, loin des tracas quotidiens. »

Elevé au rang de président de l’Avernas Golf Club en 2008, il s’efforce de participer activement à son développement et à sa bonne gestion. « Il s’agit d’un club accessible et très convivial, d’environ 500 membres. Une vraie famille. Actuellement, nos infrastructures comptent un parcours très challenging de neuf trous et un compact de six trous pour les jeunes ou les débutants. Des plans existent pour passer à dix-huit trous. Mais chaque chose en son temps. D’autant qu’un nouveau club s’est récemment installé près de Wanze… »

Il a, en tout cas, complètement revu son jugement initial sur l’image du golf. « Je sais que certains hommes politiques n’aiment pas trop s’afficher sur les greens. Moi, j’assume pleinement. Et je suis même fier de pratiquer ce sport excellent pour la santé et qui s’est réellement démocratisé ces dernières années. Si l’on joue plus ou moins régulièrement, le coût de la cotisation est très vite amorti et, proportionnellement, la pratique du golf devient moins chère que bien d’autres disciplines. »

Il suit, bien sûr, d’un œil attentif les performances des meilleurs joueurs belges sur la scène internationale. « Avec Pieters, Colsaerts et Detry, on a des champions de très haut niveau. Et, personnellement, j’ai aussi un faible pour le talent de Phil Mickelson.»

A 69 ans, Louis Michel pourrait profiter du golf pour se poser professionnellement. « Mais l’amour de la politique est toujours ancré en moi et fait partie de mon ADN. Entre mes obligations de député européen et de membre de diverses commissions, je n’ai vraiment pas beaucoup de temps. Je me lève tous les matins aux aurores et certaines réunions ou conférences se terminent passé minuit ! Heureusement, lors de nos traditionnelles vacances d’été dans le sud de la France, j’essaie de me rattraper. Avec mon épouse, nous apprécions beaucoup les golfs du Luberon, de Saint-Endréol ou de la Sainte-Baume. »

Mathieu, l’un de ses deux fils, a également succombé à l’appel des fairways. En revanche, Charles – actuel Premier ministre – n’a jamais mordu. Il a d’autres priorités. La politique, nous y revoilà.
Homme de convictions, Louis Michel porte un regard inquiet sur la récente évolution du monde. « L’élection de Trump à la Maison-Blanche, le Brexit, la montée des extrêmes en France, les excès de la finance : il y a eu des messages forts et inquiétants. Les citoyens ne croient plus vraiment en l’Etat-providence. D’autant que l’essor des réseaux sociaux a bouleversé bien des données en termes de communication. Il faut tirer les leçons de tout cela. Je viens d’une famille modeste. J’ai été élevé avec, en toile de fond, des règles de vie : on ne dépense pas plus que ce que l’on a, on fait un maximum de choses soi-même et on travaille, et on travaille encore. Ces valeurs ne sont plus nécessairement d’actualité. Alors, forcément, je me pose des questions sur l’avenir. »

De belles discussions pour alimenter le traditionnel dix-neuvième trou dans le très sympathique clubhouse d’Avernas !

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